ça c'est passé !
Ça c'est passé !
En plein cœur il l'a transpercée, comme une flèche empoissonnée
Elle est tombée sur le pavé que la pluie venait de laver
Son corps s'est mis à chavirer lorsque sur elle il a posé
Ses yeux bleus de ciel étoilés, un bleu d'orage en été
Elle s'est sentie transportée sur un nuage abandonné
Avec ses mains pour oreiller et la chaleur de ses baisers
Tout semblait flou et délavé, l'arôme d'un parfum vanillé
Et sa présence inespérée représentait bien le danger
Coup de foudre c'est insensé comme une gifle bien lancée
Telle une injure non justifiée le cœur se met à bouillonner
Les sens chahutent à se damner dans une valse cadencée
Où cœur et corps tout enfiévrés explosent sans se retourner
Ça c'est passé dans un quartier, elle y allait se balader
Et c'est toi qu'elle a rencontré, elle venait juste de glisser
Sur le trottoir encore mouillé, après avoir osé croiser
Son regard aux couleurs d'acier emplit d'envie a-t-elle pensé
Ensuite tout s'est mis à tourner, un froid glacial l'a enveloppé
Elle n'a pas parlé, ni crier, elle était comme paralysée
Comme un animal blessé les yeux hagards qu'on a vidés
Elle entendait tout sans bouger, elle voyait comme à la télé
Elle avait bien été droguée, il l'avait déjà remarquée
Et c'est là-bas dans ce café qu'elle a bu sans arrière- pensées
Le verre qu'on lui a apporté et qu'elle avait commandé
Il avait tout planifié et dans son piège elle est tombée
Et lorsqu'il l'a ramassée, elle n'a pas su lui résister
Le monde s'est mis à trembler, dans sa voiture il l'a porté
Et sans pitié l'a violée. Elle revoit tes yeux bleu acier
La sensation d'être mouillée, le sentiment d'être souillée
Lorsque enfin elle s'est réveillée, elle était nue et frigorifiée
Dans un grand lit tout chiffonné, l'esprit encore tout embrumé
De la drogue ingurgitée. Elle s'est vite rhabillée
Son sac on lui avait volé, elle s'est alors mise à pleurer
Elle a pleuré sans s'arrêter toutes ces larmes étaient salées
Autour d'elle, elle a regardé rien qui puisse vraiment l'aider
De la misère et des papiers, un univers de saleté
Il lui fallait pourtant rentrer, elle avait mal, était gelée
Dans la rue elle s'est retrouvée seule et privée d'identité
Le corps meurtri, le cœur blessé, les yeux rougis, les lèvres gercées
Un taxi elle a arrêté et chez nous il l'a transportée
Et dans nos bras elle est tombée sans rien dire et dévastée
Les jours et les mois sont passés, elle ne pouvait pas oublier
Restait sans cesse enfermée dans sa chambre de poupée
On l'entendait tout le temps pleurer jusqu'au jour où tout a cessé
De battre son cœur a cessé, elle s'est droguée pour effacer…
Fabienne, novembre 2006
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