Briser le mur des silences, surmonter sa honte, sa peur, trouver les mots pour avouer ou fuir vers d'autres endroits. Briser la solitude immense sans éclabousser leur bonheur. Exploser, parler et oser, pour montrer à tous notre émoi
C'était notre dilemme à nous, soeurs de sang dans l'adversité. Livrées à un bourreau obscur qui nous paralysait. Sortir enfin de ces remous, blessées mais tellement soulagées de n'être plus données en pâture à un monstre qui nous hantait.
Taire les ragots, effacer, s'anéantir dans un travail alors qu'en soi tout est cri, bouleversement, désespoir. Dans la lumière, faire éclater la vérité qui nous fait mal, nos sanglots, nos chairs meurtries et vouloir encore y croire
Divulguer, ce serait l'horreur mais aussi la fin de tout. Tout ? mais quoi donc ? y a rien tout est vide, c'est le néant ! Chambouler, hurler nos malheurs c'est à vous rendre fou. Une telle souffrance parmi les siens qu'en dis tu toi maman ?
Briser le mur des silences, enrayer la douleur. Nous sommes abandonnées, le chemin est trop long. Briser la solitude immense et provoquer de grands heurts sans trop s'embarrasser des autres, de leurs sermons.
On a presque réussit, le noir s'est éclairé; avec notre allié le temps qui nous a fait vieillir, et c'est ainsi que nos vies ont pu recommencer. Oubliés nos rêves d'enfants, c'était le prix pour survivre....
Fabienne,
|