la clé
La clé
Je l'avais oubliée, croyais l'avoir jetée
Mais dans son habit de soirée
elle s'est égarée parmi de vieux papiers
Elle est là terrassée au fond de ce panier
bien au chaud dans son lourd passé
mes larmes ne peuvent s'empêcher de couler
Je ne l'ai point cherchée, pour pouvoir oublier
ne plus avoir à y penser
abandonné là ces souvenirs figés
aujourd'hui il me fallait trier et fouiller
pour tenter de retrouver
un nom, une adresse que j'avais égarée
Et je me sens tout à coup comme propulsée
loin derrière dans mon passé
ça me fait mal, tout n'est pas cicatrisé
je la regarde et je n'ose pas la toucher
peur d'une certaine intimité
son fer forgé de rouille s'est tout orné
Elle semble attendre qu'on lui restitue son métier
celui d'ouvrir et de fermer
la vieille porte en chêne du petit atelier
celui là même où nous nous sommes tant aimés
des années pendant nos étés
où tu m'as fait tienne, couverte de baisers
Je me sens tout à coup épuisée, comme vidée
j'ai bien envie de la toucher
envie qu'elle me replonge dans ce doux passé
son toucher est froid, rugueux mais me fait rêver
tu es là, tu vas m'emmener
et plus jamais nous ne serons séparés
Je pensais oublier en jetant notre clé
mais l'amour était trop ancré
il a ressurgit et je suis bouleversée
trop de sentiments en moi étaient refoulés
je pensais pouvoir décider
mais l'amour reste en nous pour l'éternité
On peux jeter, ou détruire les fruits du passé
pour l'illusion d'une liberté
pour ne plus souffrir ou pour se protéger
mais il revient toujours prêt à nous enflammer
jetant au feu nos rêves brisés
nous obligeant à vivre envers et malgré
Fabienne, (sept 06)
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